Welcome To Fukushima

Soirée débat « 2 Years After Fukushima »

Cinémathèquevcde la Ville de Luxembourg
17 Place du Théâtre – L-2613 LUXEMBOURG

lundi 11 mars 2013 à 20:30

La séance sera suivie d’un débat avec Alain de Halleux, réalisateur du film et Henri Kox, député déi gréng

Un an dans la vie quotidienne de quelques familles japonaises à Minamisoma, une ville au bord de la zone d’exclusion. Nous sommes à 20km de la centrale de Fukushima ! Après les espoirs de décontamination, les incertitudes
scientifiques, les hésitations des autorités, à qui faire confiance ? Faut-il rester ? Faut-il partir ? Depuis 2 ans, les habitants vivent avec l’invisible et l’incertitude.
Ils s’interrogent sur le futur de leurs enfants et celui de leur ville au passé millénaire. Chaque famille est seule face à ses propres décisions …

La séance sera suivie d’un débat avec le réalisateur Alain de Halleux.

http://fukushima.arte.tv/note-du-realisateur/

Chernobyl 4 ever

Documentaire de Alain de Halleux

vendredi à 20.30 heures à la Cinémathèque,
1 place du Théâtre à Luxembourg-Ville
.

La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur.

Le documentaire, très remarqué, sera montré en première à Luxembourg. Il analyse comment la jeunesse ukrainienne perçoit l’histoire de Tchernobyl et s’interroge sur la mémoire de la catastrophe et son avenir.

Le film:

« L’homme a la mémoire courte mais l’atome, lui, a la vie longue. » D’images d’archives en images de synthèse, s’appuyant sur les témoignages croisés des enfants de Tchernobyl – qui ont l’âge de la catastrophe – et de leurs aînés, le réalisateur s’interroge sur la chape de silence qui semble s’être imposée en Ukraine en un quart de siècle. L’ancienne république soviétique porte pourtant, aujourd’hui encore, les stigmates de l’accident. Depuis 1991, la population aurait diminué de sept millions de personnes et une large proportion des enfants serait atteinte de maladies chroniques. À la centrale, un projet pharaonique de confinement, dont le coût est estimé à 1,5 milliard d’euros, est en cours. Conçu pour recouvrir le sarcophage – aujourd’hui abîmé – édifié par les Soviétiques autour du réacteur endommagé, ce nouveau dôme pourrait endetter le pays pour de longues années. Mais alors que les travaux avancent, le site continue à attirer de nombreux visiteurs.  Certains jeunes ukrainiens délaissent leur terrain de jeu virtuel et découvrent les véritables vestiges de la centrale. Le regard figé par l’émotion, ils se questionnent sur leur avenir.

Le réalisateur:

Alain de Halleux est né en 1957, il est diplômé en Sciences chimiques (nucléaire) de l’UCL, Université catholique de Louvain (Belgique), et en réalisation de film à l’INSAS à Bruxelles. Il a reçu le prix de la vocation en 1983 pour ses travaux photographiques pendant la guerre en Afghanistan. De 1987 à 2005, il a conçu et réalisé de nombreux spots publicitaires, films industriels, BA et clips. En 2009, il a réalisé R.A.S. nucléaire – rien à signaler, un documentaire édifiant sur les conditions de travail des ouvriers du nucléaire, qui dresse un tableau inquiétant de la sécurité des centrales nucléaires en France et en Europe.

http://www.rtbf.be/video/v_chernobyl-forever?id=866833

De l’eldorado à la pompe au paradis du renouvelable ?

Une politique de l’énergie durable dans la Grande Région

Table Ronde

Mercredi, 20.10.10 à 18:30

Participants:

  • Tom Eischen, Ministère de l’Economie et du Commerce Extérieur – Luxembourg
  • Dr. Dieter Ewringmann, Université de Cologne
  • Nicola Saccà, Conseiller au Ministère de l’Environnement, de l’Energie et des Transports de la Sarre
  • Martina Holbach, Greenpeace Luxembourg
  • Claude Turmes, député européen

Modération :

Robert Garcia, Président “Gréng Stëftung”

La transcription intégrale de la table Ronde est disponible sous ce lien: Transcription Energie  (uniquement en allemand)

1. Rêver de la Grande Région en 2030

Pour l’Europe en général, Martina Holbach peut s’imaginer que les énergies renouvelables pourraient suffire à satisfaire la demande aussi bien des ménages privés que de l’industrie. Cependant, faire un pronostic précis pour le Luxembourg et la Grande Région ressemblerait à une lecture dans le marc de café, parce qu’un débat en profondeur sur les scénarios souhaitables n’a tout simplement pas encore eu lieu. D’ailleurs les incertitudes sont énormes, surtout parce que l’évolution de la demande en énergie dépendra fortement du développement de l’industrie et de futures décisions politiques concernant l’exportation de carburant.

Claude Turmes estime que vers 2030 les énergies renouvelables pourront couvrir jusqu’à 65 pour cent de la consommation d’électricité. Par conséquent, les centrales nucléaires et à charbon pourront être fermé. La seule énergie non-renouvelable qui restera indispensable sera le gaz. Le député européen est convaincu que, dans 20 ans, tous les véhicules seront électroniques et les bâtiments ne seront plus chauffés avec de l’énergie fossile.

L’enthousiasme du député européen n’est pas partagé par Dieter Ewringmann. D’après lui, même si, d’un point de vue technologique, de tels changements seraient à portée de main, ces changements dépassent les disponibilités existant au sein de la société. Ainsi, l’adaptation aux bouleversements dans l’infrastructure énergétique sera beaucoup plus lente que la plupart des études le promettent.

Tom Eischen souligne que l’énergie consommée au Luxembourg est à 99 pour cent importée. Il ajoute qu’il ne s’attend pas à ce que cette dépendance pourra être réduite de manière significative par une production d’énergie croissante dans la Grande Région : « En 2030, la région entière dépendra toujours des importations d’énergie. Et je suis convaincu que la part des renouvelables produite ici ne pourra pas atteindre plus que quatre ou huit pour cent de la de demande en 2020. »

Nicola Saccà s’attend à ce qu’en 2030, la moitié de la demande en électricité dans la Grande Région provienne des renouvelables. La présence d’un secteur industriel à haute consommation d’énergie ferait probablement que ce taux soit légèrement plus bas que la moyenne allemande et européenne.

2. Le « modèle luxembourgeois » va-t-il survivre au tournant énergétique ?

Tom Eischen résume le problème dans une formule très courte : « Quand l’économie enregistre une croissance, la population et la demande d’énergie en font de même. La solution primaire serait donc d’accroître l’efficacité de la consommation d’énergie. Mais bien que, du point de vue de la politique de l’énergie, pousser sur le facteur de l’efficacité soit une stratégie souhaitable cela ne signifie pas que l’on puisse ignorer les aspects économiques ou sociaux. Un tournant dans le domaine de l’énergie est un processus qui s’inscrit dans la longue durée si on veut qu’il soit porté par la société. »

Dieter Ewringmann considère la chance que la corrélation entre croissance économique et augmentation de la demande d’énergie puisse être défaite comme improbable, du moins à moyen terme. De même, la part des renouvelables n’accroîtra probablement pas suffisamment pour mettre le Luxembourg sur une trajectoire de développement durable. Comme cause principale Ewringmann cite le manque de volonté d’arrêter l’exportation de carburant.

Martina Holbach n’est pas d’accord avec cette analyse et lance un appel à la politique afin qu’elle montre plus de courage et de prévoyance : « les prix pour l’énergie fossile va augmenter rapidement, et cela posera un énorme défi pour le système économique entier. »

3. La coopération dans la Grande Région – une solution pour les défis actuels ?

Pour Martina Holbach, il est clair que la coopération dans la Grande Région présente des avantages. Surtout si on laisse la marge de manœuvre nécessaire pour s’engager dans des coopérations intercommunales au niveau de la Grande-Région. « Partout en Europe, on peut observer que les communes sont les précurseurs dans la politique d’énergie et s’engagent à devenir autarciques en approvisionnement d’ici 2020 ou 2030. »

Nicola Saccà peut s’imaginer des opportunités de coopération surtout pour des projets spécifiques : « Dans le domaine du biogaz il y a déjà eu un échange avec le Luxembourg et la Sarre en profitera à l’avenir. »

Claude Turmes constate que la coopération au niveau de la politique économique dans la Grande Région reste difficile aujourd’hui. Il y oppose sa vision de la Grande Région comme « Green Center of Excellence »,  qui pourrait comprendre six domaines de coopération : bâtiment de basse consommation, l’ingénierie des façades, l’optimisation des procès de production, l’électromobilité en combinaison avec le car-sharing, la recherche dans la sociologie et la psychologie des comportements durables et le produits financiers « verts » .

Dieter Ewringmann objecte que les projets énumérés par Claude Turmes nécessiteraient un saut quantique dans la coopération dans la Grande-Région. Or, en Allemagne, on aurait fait l’expérience que la coopération interrégionale serait en fin de compte une mise en concurrence entre sites de production et ne se ferait pas, si les projets ne prévoyaient une planification commune ou/et une péréquation financière.

Tom Eischen cite le projet Enovos comme exemple pour la faisabilité de la coopération entrepreneuriale dans la Grande Région. Mais son travail au ministère le mène à l’observation que « la coopération au niveau de la politique de l’énergie ne réussit pas si facilement, surtout lorsqu’il s’agit d’harmoniser des lois ou des réglementations. »

Une conférence organisée par la Green European Foundation avec le soutien de la Gréng Stëftung Lëtzebuerg, subventionnée par le Parlement Européen.

Énergie

L’énergie dans la Grande-Région: politique et économie

Un face-à-face entre experts

A propos des participants: La Gréng Stëftung Lëtzebuerg a invité

  • René Winkin, Sécrétaire général de la FEDIL
  • Claude Turmes, député vert au Parlement Européen

Veuillez trouver la transcription complète ici (pas de traduction disponible):  Energie

- RÉSUMÉ -

1. Le paysage énergétique en Europe à l’horizon 2030

René Winkin et Claude Turmes font le même pronostique pour 2030: L’approvisionnement énergétique sera fortement interconnecté à un niveau transfrontalier. En ce qui concerne le taux d’énergie renouvelable, c’est le député vert qui se veut le plus optimiste. Selon Claude Turmes, les énergies renouvelables pourront couvrir à 100 pour cent notre besoin énergétique général. René Winkin, par contre, préfère ne pas donner de chiffres précis, puisque les développements futurs dépendront de nombreux facteurs (développement des marchés, pénurie des ressources, prix  énergétiques, décisions politiques). Pour Wirkin, les énergies fossiles – surtout l’huile et le gaz – (et dans une moindre partie le charbon, si cette ressource est acceptable au niveau climatique) auront encore un rôle à jouer dans vingt ans. Il note que les stratégies énergétiques du secteur industriel divergent selon leur rôle: « l’industrie en tant que consommateur d’énergie aura certainement des préférences différentes des  producteurs d’énergie. »

2. L’énergie au Luxembourg

René Winkin est convaincu qu’en 2030 le Luxembourg dépendra toujours de l’importation de l’énergie produite à l’étranger, mais produira aussi plus d’énergie soi-même. Wirkin identifie la biomasse comme ayant le plus de potentiel dans le domaine des renouvelables, suivi par les éoliennes, la cogénération (si elle est économiquement rentable) et les maisons basse énergie. Il souligne les difficultés pour prédire le développement du besoin d’énergie, puisqu’il est impossible de prédire aujourd’hui quelle industrie se sera implantée au Luxembourg en 2030.

Claude Turmes énonce deux obstacles qui empêcheraient un tournant dans le domaine de l’énergie: primo, l’absence d’une stratégie globale et claire – « les décideurs partent de la conviction que le petit pays puisse ignorer les grands défis que pose le Peak Oil. Secundo ; le manque de « courroies de transmission ». Par là Turmes entend le manque d’experts capables d’assurer la mise en œuvre d’un objectif politique dans les administrations, dans le privé ou dans le monde associatif responsables. Sur ce point, René Winkin donne raison à Turmes et ajoute que les ministères externalisent tout travail d’expertise dès que se posent des sujets complexes.

Claude Turmes pense que c’est à la politique de promouvoir le développement du Luxemburg comme site industriel spécialisé dans les technologies écologiques. René Winkin, par principe, doute « que la politique puisse décréter l’évolution des secteurs industriels ». De plus, il estime que le marché luxembourgeois n’offre pas la demande nécessaire pour qu’un site de technologies écologiques puisse fonctionner – « la seule exception pourrait être le secteur de la construction ».

Les deux experts sont en partie d’accord pour dire que le fonds de compensation n’a pas eu les effets souhaités, notamment en ce qui concerne la transition accélérée vers les énergies renouvelables dans le secteur industriel. Claude Turmes propose de le substituer par des objectifs contraignants qui forceraient les industries à consommer les énergies renouvelables. Une proposition compatible avec ce que demande René Winkin: « Si on demande un effort de la part le d’industrie, nous voulons le faire nous même et ne pas simplement verser de l’argent dans un fonds. »

3. Le « Green New Deal » dans la Grande-Région

En ce qui concerne l’énergie, Claude Turmes est convaincu « que la Grande-Région possède un énorme potentiel, surtout dans le secteur de l’électricité ». A l’avenir, la priorité devrait être donnée à l’efficacité énergétique, notamment par le biais de standards élevés pour la construction et la rénovation des bâtiments. Le deuxième domaine important serait, d’après Turmes, celui des énergies renouvelables (biomasse, énergie éolienne et solaire) : « ils ont un potentiel endogène substantiel ; en 2030 ils pourront assurer 35 pour cent de notre besoin en électricité. » Turmes s’attend aussi à ce que le secteur du transport pourra reposer en grande partie sur l’électromobilité, « or nous nous attendons à des problèmes pour les poids lourds et l’aviation, pour lesquels il n’y a toujours pas de solution non polluante. » A ce moment, René Winkin intervient. Il dit que les biocarburants ne pourront jamais entièrement remplacer le besoin en essence, et que l’industrie de l’automobile s’attend à ce qu’en 2030 le pétrole soit toujours la ressource d’énergie principale.

Selon Claude Turmes, une importance centrale revient au positionnement de la Grande-Région dans le réseau électrique européen. Afin qu’elle puisse être raccordée aux grands câbles transeuropéen de courant continu, qui sera prochainement mis en place, la Grande-Région devrait rendre visible son potentiel comme acheteur de courant excédentaire nocturne. Cependant, René Winkin ne pense pas que la Grande-Région puisse s’affirmer dans la politique énergétique comme communauté d’intérêt: « Je pense que ce tracé des frontières est quelque peu artificiel et étroit. » Pour Winkin, au-delà du niveau national, c’est l’Union Européenne qui représente le cadre politique décisif. Le plaidoyer de Claude Turmes pour une coalition « grande-régionale » des politiques et infrastructures énergétiques ne ferait que cacher que les intérêts propres du Luxembourg –  « nous disons Grande-Région, mais en vérité, nous pensons Luxembourg ». Claude Turmes réplique avec l’argument que le Luxembourg a un intérêt sincère dans une collaboration étroite et à égalité au niveau de la Grande-Région. La Grande-Région serait une communauté d’intérêt, surtout en ce qui concerne le futur approvisionnement énergétique. Le devoir de toute politique industrielle serait d’établir l’interconnexion nécessaire: « Le pouvoir doit lancer une initiative comme 1,2,3 Go dans le domaine des technologies écologiques. »

Sur le sujet du secteur économique de l’énergie, Turmes et Winkin sont d’accord : Enovos a un potentiel pour le passage aux énergies renouvelables au Luxembourg et dans la Grande-Région qui est énorme. Mais les deux experts déplorent que, jusqu’à présent, ceci n’ait pas été exploité. René Winkin constate: «  Enovos investit plus dans les renouvelables que ce qu’on pourrait consommer et utiliser ici. Mais cet argent passe dans les fonds pour des projets géants à l’étranger et non pas dans les infrastructures chez nous. De plus, Enovos n’implique pas du tout les entreprises de la Grande-Région. Il faudrait agir à ce niveau »

Luxembourg, le 28 Juin 2010

Une conférence organisée par la Green European Foundation avec le soutien de la Gréng Stëftung Lëtzebuerg, subventionnée par le Parlement Européen